dimanche 18 mai 2014

Fausto Pirandello, Interno di mattina 1931

-Bonjour Madame, j’ai appris pour la mort de votre fils, mes sincères condoléances. J’ai cru comprendre que c’était un garçon plein d’ambitions et très intelligent. C’est une chose affreuse… irréparable.
-En effet… je revois encore cet article quand on l’a annoncé dans le journal. Ca me hante mais vous savez quoi ? Je l’ai gardé, l’article. Je ne sais même pas pourquoi. L’artiste Fausto a peut-être voulu montrer aux gens les faits pour éviter  que l’on me pose trop de questions. C’est douloureux d’en parler, j’en fais des cauchemars.
-Je suis désolé mais j’aimerais en savoir plus. Peut-être que ça vous soulagera quand-même d’en parler ? Vous savez, je ne suis pas très adroite pour m’exprimer alors ne répondez pas si vous n’en avez pas envie.
-Et bien faites.
-Avez-vous des regrets ? Des envies, des rêves que vous n’avez pas réalisés ou peut-être des choses que vous auriez voulu faire avec votre fils ?
-En effet, j’en ai. Comme tout le monde, je crois. J’aurais aimé dire au revoir à mon fils quand il est parti à son travail, mais je devais passer un entretien chez un couturier ce jour-là.  Je n’en ai pas dormi de la nuit, mais Fausto était là et m’a beaucoup aidée à remonter la pente.  
-Vous venir de dire que vous êtes allée passer un entretien chez un couturier, avez-vous été embauchée ?
-Oui mais j’ai arrêté après une semaine. Je ne supporte plus d’aller dans cet endroit qui m’a empêché de dire au revoir à mon fils.
-Je comprends… Mais que faites-vous à présent ?
-Je ne vous le dirai pas, voyez par vous-même. Ce que je peux vous dire c’est que, le jour où j’ai tout arrêté, j’ai fait une sorte de crise. Je voulais tout jeter par la fenêtre, tous mes outils de coutures. Mais l’artiste m’a dit que je devais toujours garder un souvenir du passé pour montrer qu’il a bien vécu parce que peut-être un jour en vous réveillant, vous aurez envie de recommencer. J’avais commencé à tricoter un pull à mon fils, peut-être que je le finirai un jour. Je n’en sais rien parce qu’après tout, demain est un mystère.
-Qu’est l’artiste pour vous ?
-Je le considère comme mon Dieu. Il m’a créée et m’aide dans chaque pas que je fais dans la vie.
-Et bien voilà je crois que j’ai fais le tour, je ne vais pas vous ennuyer plus longtemps. Un tout grand merci de m’avoir accordé votre temps.
-Une dernière chose. Si vous êtes une personne qui a subi une perte dans votre famille, ne faites pas de bêtises. A ce moment-là, je voulais partir de ce monde parce qu’il était tout pour moi, mais vous savez ? Le vrai courage ce n’est pas de se tuer mais de continuer à vivre malgré les obstacles, les difficultés. Penchez-vous sur vos amis, vos proches qui sont là pour vous. Vous arriverez à remonter la pente. Courage ! 

Lebrun Clara 3B


 

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